A Port-​la-​Nouvelle, contestation autour du grand projet d’extension du port

Port-​la-​Nouvelle (Aude), en avril 2018. RAYMOND ROIG /​AFPDes éoliennes en mer, de l’hydrogène, mais aus­si du pétrole et du blé. A Port-​la-​Nouvelle, dans l’Aude, le port cen­te­naire qui compte 6 000 habi­tants, va connaître un lif­ting impres­sion­nant. La région Occitanie, ges­tion­naire des ports depuis 2008, veut y construire « un hub de la tran­si­tion éner­gé­tique », selon Jean-​Romain Brunet, conseiller mari­time au cabi­net de la pré­si­dence de région. « Nous avons fait le choix de cette com­mune pour pré­pa­rer le monde qui vient, celui des nou­velles éner­gies et en pré­vi­sion des évo­lu­tions du com­merce mon­dial. Le tout, dans un bas­sin de vie sinis­tré », explique-​t-​il. La région, unique finan­ceur des tra­vaux, y met les moyens : 233,9 mil­lions d’euros hors taxes d’investissement, dont 199 mil­lions pour l’aménagement des digues, et 29 mil­lions pour l’aménagement des quais et dra­gages. Transition éner­gé­tique donc, avec la construc­tion de nou­veaux quais pour le mon­tage de sept éoliennes en mer (fabri­quées par Engie), qui seront ensuite ache­mi­nées à 15 kilo­mètres des côtes, mais aus­si nou­velle digue pour accueillir d’énormes pétro­liers – 180 mètres de long. Enfin, construc­tion d’immenses han­gars pour y sto­cker des blés durs et tendres, des­ti­nés à l’exportation. Lire aus­si Eoliennes, hydro­liennes… : où en sont les éner­gies marines en France ? En tout, ce sont envi­ron 3 km de jetées qui vont sor­tir de l’eau : la digue Nord, la plus impor­tante, per­pen­di­cu­laire à la côte et de 2,3 km de lon­gueur, et la digue Sud de 600 mètres en pro­lon­ga­tion oblique de la jetée actuelle. Leur construc­tion va exi­ger l’extraction et le trans­port de 4 mil­lions de tonnes de maté­riaux de car­rière et de 11 mil­lions de m3 de sédi­ments marins. « Si on ne fait rien, le port est fou­tu » Pour le maire divers droite de la com­mune, Henri Martin, « après Sète [Hérault] et Marseille, Port-​la-​Nouvelle a une longue his­toire de com­merce et de pêche. Si on ne fait rien, dans un nou­veau contexte mon­dial, le port est fou­tu. Ici, on va inven­ter un site non pol­luant, sans usines ni fumées, avec des bateaux de nou­velle géné­ra­tion beau­coup plus propres. » L’élu pré­cise que la muni­ci­pa­li­té par­ti­ci­pe­ra à hau­teur de 30 mil­lions d’euros, avec le conseil dépar­te­men­tal, pour des tra­vaux qui devraient s’achever fin 2022, effec­tués prin­ci­pa­le­ment par Bouygues, qui a rem­por­té la plu­part des appels d’offres sur plu­sieurs lots. Le pro­jet fai­sait jusqu’alors consen­sus, même chez les élus éco­lo­gistes de la région. Mais fin octobre 2019, un vœu pro­po­sé en assem­blée régio­nale pour mettre en place un mora­toire, por­té par le groupe de La France insou­mise (LFI), a fis­su­ré la belle entente.

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Le Télégramme – Bretagne – Parc éolien de Saint-​Brieuc. Nouvelle contestation au Conseil d’État

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Plusieurs asso­cia­tions contestent devant le Conseil d’État le pro­jet de parc éolien dans la baie de Saint-Brieuc.

Au mois d’août der­nier, le Conseil d’État a confir­mé l’annulation de la conven­tion de conces­sion d’occupation de domaine public mari­time accor­dée par le pré­fet des Côtes‑d’Armor à la socié­té Ailes Marines. Signée en 2017, elle auto­ri­sait la socié­té à exploi­ter, pour une durée de 40 ans, un impor­tant parc éolien au large de Saint-​Brieuc. Cette conven­tion a été annu­lée en rai­son d’un vice de forme.Plusieurs asso­cia­tions sont reve­nues à la charge, dont « Gardez le Cap » pour contes­ter cette fois la conces­sion d’utilisation du domaine public mari­time. Il convient de pré­ci­ser qu’un second arrê­té a été pris en 2018, qui per­met à cet impor­tant pro­jet éolien d’une capa­ci­té de pro­duc­tion de 500MW de suivre son cours. Le pro­mo­teur indique ain­si que les construc­tions pour­raient débu­ter en 2021 pour une mise en ser­vice en 2023.Pour contes­ter cette conces­sion d’utilisation du domaine public mari­time, les requé­rants pointent notam­ment l’insuffisance de l’enquête publique et de l’étude d’impact. En avril 2018, la cour admi­nis­tra­tive d’appel de Nantes a reje­té tous ces argu­ments de contes­ta­tion.
Constat « satis­fai­sant » du rap­por­teur publicReconnaissant une « tech­no­lo­gie impac­tant l’environnement, notam­ment pour les oiseaux et les pois­sons », le rap­por­teur public du Conseil d’État a cepen­dant rap­pe­lé « l’obligation de déve­lop­per les éner­gies renou­ve­lables ». D’où, selon lui, la néces­si­té « d’assurer le choix d’un lieu conforme » à cette volonté.Clairement, le large de Saint-​Brieuc cor­res­pond pour lui à cette défi­ni­tion, « les études d’impact et l’enquête publique » étant satis­fai­santes. Validant la lec­ture du droit effec­tuée par les magis­trats nan­tais, le rap­por­teur public a noté à son tour que « les effets directs des champs magné­tiques sur la faune et la flore avaient été ana­ly­sés et n’avaient pas fait débat ». Même constat « satis­fai­sant » concer­nant l’avenir et le déman­tè­le­ment des éoliennes à l’issue des qua­rante années d’exploitation, l’impact visuel des engins et le bruit. Après avoir rap­pe­lé que « l’autorité envi­ron­ne­men­tale avait fait com­plé­ter le dos­sier afin de le rendre admis­sible », le magis­trat a conclu au rejet du pour­voi des associations.Décision du conseil d’État dans les pro­chaines semaines.

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une contestation de plus en plus fréquente

Il y a dans notre dépar­te­ment, 139 éoliennes en fonc­tion­ne­ment ou en construc­tion. 70 autres ont été auto­ri­sées mais sont encore à l’é­tat de pro­jet comme à Poilly-​Sur-​Serein. Ces nou­velles éoliennes, Christian Taveneau, un agri­cul­teur de la com­mune, n’en veut pas : il aper­çoit déjà assez lar­ge­ment celles des vil­lages alen­tours : « Ce matin », raconte t‑il, « j’étais à l’entrée de ma cour, il y en avait 35 d’allumées. On arrive à satu­ra­tion de ce truc-​là », argumente-​t-​il, « et encore, elles sont loin. La pro­chaine elle va être à 700 mètres de chez moi. Je vais habi­ter dans les éoliennes »

“Il y a des effets sur la san­té” – Lucien Degoy, pré­sident d’EPPS

Ces éoliennes gâchent le pay­sage selon Lucien Degoy, pré­sident de l’as­so­cia­tion Environnement et patri­moine en Pays du Serein et repré­sentent un dan­ger : « Il y a des effets sur la san­té » développe-​t-​il, « c’est-​à-​dire que le bruit est par­fai­te­ment per­cep­tible, nous disent tous ceux qui sont à proxi­mi­té des éoliennes. Puis il y a la ques­tion des infra-​sons qui ont des effets sur un cer­tain nombre de per­sonnes par­ti­cu­liè­re­ment sen­sibles, mais aus­si sur les ani­maux et les élevages ».
L’association Environnement et patri­moine en pays du Serein s’in­quiète des pro­jets d’éo­liennes dans la val­lée © Radio France
– Thierry BoulantLa maire de Poilly sur Serein, Hélène Comoy ne se pro­nonce pas sur la qua­li­té du pro­jet de parc en lui-​même déve­lop­pé sur sa com­mune mais les argu­ments des oppo­sants ne la convainquent pas vrai­ment : « Allez inter­ro­ger des maires de com­munes voi­sines, qui ont déjà des mats éoliens sur leur ter­ri­toire » explique-​t-​elle, « les gens dorment nor­ma­le­ment, ils sont satis­faits et ces com­munes voient même de nou­veaux arri­vants s’y ins­tal­ler ». Et de pré­ci­ser : « Nous en 2015, quand le conseil muni­ci­pal a approu­vé la pros­pec­tion de ter­rain pour l’installation d’éoliennes, on a pla­cé notre réflexion, d’un point de vue éco­lo­gique et économique ».

Ce fameux inté­rêt éco­no­mique pour­rait rap­por­ter à la com­mune une rede­vance de 3000 à 4000 euros par mats chaque année. Ce n’est pas négli­geable. En atten­dant une enquête publique s’ouvre lun­di 23 octobre à Poilly-​Sur-​Serein et jusqu’au 23 novembre, les habi­tants de la com­mune et de celle de Sainte-​Vertu pour­ront expri­mer leurs éven­tuelles inquié­tudes sur le pro­jet qui pré­voit d’installer 5 mats sur les deux villages.

L’effet nocé­bo à la base de tout ?
« Les inquié­tudes concer­nant l’impact sur la san­té et l’environnement des éoliennes reviennent régu­liè­re­ment sur le tapis, quand un parc doit s’ins­tal­ler » explique Laurent Mahieu, déve­lop­peur d’éo­liennes pour l’en­tre­prise “WEB éner­gie du vent”. Il tra­vaille sur deux pro­jets dans l’Yonne actuel­le­ment et il a des argu­ments pour ras­su­rer le public : « ce qu’on peut répondre aux gens inquiets, c’est qu’il y a eu des études de l’académie de méde­cin qui disent qu’aucun lien néfaste sur la san­té ne pour­rait être fait entre les éoliennes et les per­sonnes ou les ani­maux vivant à proxi­mi­té. L’académie parle aus­si d’un effet nocé­bo, c’est-​à-​dire que les per­sonnes qui ont déjà une per­cep­tion néga­tive de l’éolien auront plus de mal à l’accepter après ».

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La contestation monte face aux projets éoliens dans le Beaunois

Le nom de l’as­so­cia­tion est long, et son com­bat le sera poten­tiel­le­ment aus­si. Elle s’ap­pelle “asso­cia­tion locale pour la sau­ve­garde des pay­sages, du patri­moine et de l’environnement du Beaunois” (ALSPPEB), et a été créée ces der­nières semaines par des habi­tants du Beaunois en réac­tion (et en oppo­si­tion) aux dif­fé­rents pro­jets éoliens en cours sur le territoire.
Deux, notam­ment ont fait l’ac­tua­li­té depuis quelques semaines : une réunion publique a eu lieu fin sep­tembre 2019 à Beaune-​la-​Rolande pour un pro­jet de cinq machines (encore en phase d’é­tudes) ; et une enquête publique s’a­chè­ve­ra lun­di 28 octobre, pour huit machines de 188 mètres à Barville-​en-​Gâtinais et Égry, qui pour­raient être construites d’i­ci 2021 par la socié­té Abo Wind.
Des pro­jets que le pré­sident de l’as­so­cia­tion, Jean-​François Luche, qua­li­fie de “mons­trueux”. L’ALSPPEB orga­ni­sait jeu­di 24 octobre une réunion d’in­for­ma­tion à Beaune-​la-​Rolande… qui était tout autant une réunion de mobilisation.
Pétition, recours, lettre au préfet…

La réunion a ain­si été l’oc­ca­sion de rap­pe­ler les diverses rai­sons, aux yeux des membres de l’as­so­cia­tion, de s’op­po­ser (“pay­sage mas­sa­cré”, attrac­tion du ter­ri­toire et valeur des mai­sons dimi­nuées, effi­ca­ci­té envi­ron­ne­men­tale contes­tée…). Mais aus­si de faire signer une péti­tion qui sera remise, lun­di 28 octobre, au commissaire-​enquêteur à Barville-​en-​Gâtinais. Quelque 120 per­sonnes ont ain­si signé à la fin de la réunion. Une péti­tion est aus­si ouverte en ligne.
L’association envi­sage ensuite, s’il le faut, des recours en jus­tice. Et preuve qu’aucun moyen ne sera négli­gé, une lettre au pré­fet est éga­le­ment pré­vue pour deman­der un arrê­té pour inter­dire toute construc­tion d’éoliennes sur le champ de la bataille de Beaune-​la-​Rolande du 28 novembre 1870 (qui recoupe les pro­jets concernés).
Des élus du Pithiverais dénoncent les méthodes de cer­taines socié­tés de déve­lop­pe­ment éolien
Dimitri Crozet

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P.-O. – Projet éolien de Passa : pourquoi Alternatiba est sortie du bois

Le mou­ve­ment éco­lo­giste s’im­misce dans la polé­mique autour du parc de six éoliennes pré­vu sur la com­mune de Passa. Un pro­jet auquel le pré­fet vient de don­ner son feu vert mal­gré l’a­vis défa­vo­rable ren­du à l’is­sue de l’en­quête publique. 
Le pro­jet éolien de Passa, qui pré­voit l’im­plan­ta­tion de six aéro­gé­né­ra­teurs de 130 à 150 mètres en plein coeur des Aspres, fait face à une forte contes­ta­tion popu­laire. Après s’être mobi­li­sés pen­dant plus de trois ans, ses oppo­sants, fédé­rés au sein du col­lec­tif Le Vent tourne, s’ap­prêtent à atta­quer devant la jus­tice admi­nis­tra­tive l’ar­rê­té pré­fec­to­ral du 28 février 2020, qui vient d’au­to­ri­ser le projet.

C’est dans ce contexte que les porte-​parole locaux du mou­ve­ment éco­lo­giste Alternatiba ont déci­dé de s’in­vi­ter dans le débat. “On veut rap­pe­ler qu’il est abso­lu­ment néces­saire de sor­tir des éner­gies fos­siles et du nucléaire, mar­tèle Éric Le Balier. Il faut accom­plir la tran­si­tion éner­gé­tique. Et selon les scé­na­rios de l’Ademe et de l’as­so­cia­tion négaWatt, l’éo­lien doit prendre une part impor­tante si on veut y arri­ver. Si on bloque les pro­jets par­tout, ça ne va pas être possible…” 

Les éoliennes plus moches que les cen­trales nucléaires ?

Cependant, Alternatiba ne signe pas non plus un blanc-​seing aux pro­mo­teurs du pro­jet éolien de Passa. “Il est indis­pen­sable que l’im­plan­ta­tion de ces éoliennes garan­tisse la pro­tec­tion du cou­loir de migra­tion aviaire, sou­ligne ain­si l’un des autres membres locaux d’Alternatiba, Claude Bascompte. Le pré­fet a impo­sé des mesures de pro­tec­tion assez par­ti­cu­lières (web­cam, effa­rou­cheurs, etc.). On ne les rejette pas a prio­ri, mais ça mérite quand même d’être vali­dé par des essais gran­deur nature.” 

Ce qui a pous­sé Alternatiba a réagir mal­gré cette réserve ? “Les com­men­taires favo­rables au nucléaire que l’on a pu voir par­mi les contri­bu­tions à l’en­quête publique”, répond Claude Bascompte. Comme, par exemple, celle d’un Thuirinois défa­vo­rable aux éoliennes qui pré­co­nise, entre autres, de “faire confiance sur le moyen terme aux scien­ti­fiques qui tra­vaillent sur le nucléaire sans déchet”. Ou encore le cour­rier d’un lec­teur récem­ment publié dans la ver­sion papier de L’Indépendant qui évo­quait le “concours de lai­deur” entre éoliennes, pan­neaux solaires et cen­trale nucléaire en concluant : “La tour de refroi­dis­se­ment de la tranche 4 de la cen­trale de Cruas (Drôme) a, selon moi, fière allure.” Tous les goûts sont dans la nature.

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Allemagne : l’éolien, en crise, supprime des emplois – International

Le scé­na­rio catas­trophe est deve­nu réa­li­té pour l’éolien alle­mand. Le plus gros fabri­cant natio­nal de tur­bines, Enercon, a annon­cé ven­dre­di la sup­pres­sion de 3 000 emplois, soit près du quart de ses effec­tifs. Fin sep­tembre, son prin­ci­pal concur­rent, le groupe danois Vestas, l’avait pré­cé­dé avec un plan social de 500 postes, soit aus­si envi­ron 20 % de ses sala­riés en Allemagne. Les entre­prises tirent les consé­quences d’un mar­ché morose. Avec seule­ment 507 MW ins­tal­lés entre jan­vier et fin sep­tembre, le déve­lop­pe­ment du sec­teur est au plus bas depuis vingt ans. L’agence pour l’énergie éolienne (FA Wind) table sur la mise en ser­vice de 1 000 MW maxi­mum en fin d’année, très loin du pla­fond annuel de 2 800 MW alloués par le gouvernement.

La branche paie le prix de plaintes tou­jours plus nom­breuses contre les pro­jets éoliens. Les recours ont qua­si­ment fait dou­bler le temps moyen de réa­li­sa­tion — qui s’établit désor­mais à 20,5 mois —, depuis 2014, d’après une récente étude de FA Wind. L’année 2019 a été par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile car les ini­tia­tives citoyennes ont qua­si­ment tout raflé lors des appels d’offres de 2017. Elles ne devaient pas ras­sem­bler toutes les auto­ri­sa­tions, comme les acteurs com­mer­ciaux, pour pré­sen­ter un dos­sier et se heurtent main­te­nant à des difficultés.

Les entre­prises licen­cient éga­le­ment car les pers­pec­tives d’avenir ne sont pas meilleures. Seulement 41 % des capa­ci­tés mises en jeu cette année ont trou­vé pre­neur. Pis, la branche dénonce de nou­velles res­tric­tions intro­duites par le gou­ver­ne­ment d’Angela Merkel. Pour apai­ser la contes­ta­tion contre les nui­sances des tur­bines, la grande coa­li­tion a adop­té le prin­cipe mini­mum d’une dis­tance de 1 000 mètres entre les éoliennes et les zones habi­tées, avec pos­si­bi­li­té, comme le fait déjà la Bavière, d’aller encore plus loin.

« La règle est for­mu­lée de telle manière qu’aucune construc­tion d’éolienne ter­restre ne sera pos­sible pour des années »

De sur­croît, le minis­tère de l’Economie, tenu par les chrétiens-​démocrates (CDU), en a rete­nu une inter­pré­ta­tion très res­tric­tive dans un pro­jet de loi qui a fui­té mar­di dans la presse : les 1 000 mètres com­mencent à par­tir du der­nier ter­rain construc­tible ou d’un groupe de cinq mai­sons. « La règle est for­mu­lée de telle manière qu’aucune construc­tion d’éolienne ter­restre ne sera pos­sible pour des années », com­mente Patrick Graichen, patron de l’institut Agora Energiewende. L’office fédé­ral pour l’Environnement rap­pelle qu’avec une telle régle­men­ta­tion jusqu’à 50 % du parc actuel n’aurait pu voir le jour.

Patates chaudes. Les sociaux-​démocrates ne comptent pas lais­ser le texte en l’état. Les patates chaudes cir­culent néan­moins dans les deux sens entre les par­te­naires de la grande coa­li­tion. La CDU accuse le SPD de blo­quer une cla­ri­fi­ca­tion des règles envi­ron­ne­men­tales qui per­met­trait d’accélérer les pro­cé­dures d’autorisation.

Les dif­fi­cul­tés de l’éolien ne font pas les affaires de la tran­si­tion éner­gé­tique alle­mande. Le rythme actuel ne per­met­tra pas de faire pas­ser le parc éolien ter­restre de 52,9 GW fin 2018 à 67–71 GW en 2030, chiffre rete­nu dans l’objectif gou­ver­ne­men­tal, déjà revu à la baisse récem­ment. Berlin compte faire mon­ter la part des éner­gies renou­ve­lables à 65 % de la consom­ma­tion élec­trique en 2030, en renon­çant tota­le­ment au nucléaire et pro­gres­si­ve­ment au char­bon.

« La sphère poli­tique est res­pon­sable de l’enlisement et par consé­quent des réper­cus­sions sur l’emploi. Elle peut cor­ri­ger la situa­tion », estime Hermann Albers, pré­sident de la fédé­ra­tion des acteurs de l’éolien. La Basse-​Saxe, qui accueille le siège social d’Enercon, presse la grande coa­li­tion de pas­ser aux actes. Une réunion entre Länder et gou­ver­ne­ment est pré­vue le 5 décembre.

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Des anti-​éoliens s’invitent au conseil communautaire de Creuse Confluence

Ils refusent la mul­ti­pli­ca­tion des pro­jets éoliens en Creuse. Une tren­taine d’ha­bi­tants de dif­fé­rentes com­munes se sont invi­tés au conseil com­mu­nau­taire de Creuse Confluence, ce mer­cre­di 27 novembre. Les élus de la com­mu­nau­té de com­munes de l’est de la Creuse se réunis­saient à la salle poly­va­lente de Lépaud. Les mani­fes­tants ont pu assis­ter à la réunion et ils ont pu s’ex­pri­mer rapi­de­ment avant que la séance commence. 

5 minutes accor­dées en début de séance
Vu le nombre de mani­fes­tants, le pré­sident de la com­mu­nau­té de com­munes Creuse Confluence, Nicolas Simonnet a pro­po­sé aux élus d’ac­cor­der quelques minutes aux citoyens pour qu’ils puissent s’ex­pri­mer. Deux porte-​paroles ont pu expo­ser leur opinion. 
Une pan­carte des oppo­sants aux parcs éoliens © Radio France
– Camille AndréLes cri­tiques des oppo­sants à l’éo­lien portent sur dif­fé­rents aspects. Ils dénoncent les nui­sances des éoliennes déjà ins­tal­lées. Ainsi Jean-​Luc, un habi­tant de Chambonchard a 4 éoliennes face à sa mai­son. Elles sont situées à mois d’un kilo­mètre. ” Ça occa­sionne des nui­sances visuelles et sonores”, assure-​t-​il, “il y a le bruit des bras­sages d’air, mais nous avons aus­si eu des cla­que­ments, comme des coups de fusils pen­dant plus d’un an, suite à un défaut mécanique”. 

Mon épouse et moi ça nous rend malades.

Pour de nom­breux oppo­sants, la seule solu­tion pour limi­ter les nui­sances serait d’in­ter­dire les éoliennes à moins de 1000 mètres des habitations. 
Des pro­jets dan­ge­reux pour notre paysage ? 
Les mani­fes­tants estiment qu’on assiste à une mul­ti­pli­ca­tion des pro­jets sur notre ter­ri­toire, et craignent la des­truc­tion du pay­sage creu­sois. “Notre mes­sage, c’est pas d’éo­liennes n’im­porte où. La Creuse n’est pas à vendre. Elle a de beaux pay­sages et des habi­tants, on veut gar­der tout ça”, tranche Andrée Rouffet-​Pinon, la pré­si­dente de France nature-​environnement 23.
Les oppo­sants dénoncent pour finir l’o­pa­ci­té qui entoure par­fois les pro­jets éoliens. “Il y a plein de gens qui sont démar­chés dans les com­munes. On vou­drait savoir où en sont tous ces pro­jets”. lâche Claude Deschamps. 

la Creuse n’est pas la vache à lait d’EDF-​électricité pour toute la France”

Cet habi­tant de Bussière-​Saint-​Georges est très oppo­sé à l’a­gran­dis­se­ment du parc éolien dans sa com­mune. Il est d’ailleurs à l’o­ri­gine de la mobi­li­sa­tion de ce mer­cre­di soir. 
Pour Nicolas Simonnet, cette mani­fes­ta­tion est une “expres­sion de la démocratie”
Nicolas Simonnet le pré­sident de la com­mu­nau­té de com­munes Creuse Confluence a pris la pré­sence des mani­fes­tants avec phi­lo­so­phie : “C’est bien, ça fait vivre la démo­cra­tie et ça montre qu’il y a un ques­tion­ne­ment en matière d’éner­gie renou­ve­lable” a‑t-​il indiqué.
Il n’a pas pré­ci­sé s’il était favo­rable à ces dif­fé­rents pro­jets éoliens, à titre personnel. 
Néanmoins il a indi­qué qu’il lui sem­blait néces­saire de tra­vailler à l’é­chelle dépar­te­men­tale afin de ne pas voir fleu­rir des parcs éoliens n’im­porte où sur notre ter­ri­toire : “L’ensemble des élus, les asso­cia­tions citoyennes et les acteurs éco­no­miques pour­raient se mettre autour de la table pour éla­bo­rer un sché­ma dépar­te­men­tal et défi­nir des zones où l’im­plan­ta­tion d’éo­liennes est pos­sible, et d’autres qu’il faut pré­ser­ver”, propose-t-il.
Les mili­tants conti­nuent le combat
Dans dif­fé­rentes com­munes, les oppo­sants pro­mettent de res­ter mobi­li­sés. Bussière-​Saint-​Georges est l’une des zones où la contes­ta­tion est la plus impor­tante ces der­niers mois
En juillet des habi­tants de Bussière-​Saint-​Georges avaient mani­fes­té contre le pro­jet d’a­gran­dis­se­ment du parc éolien © Radio France
– Camille AndréDepuis 2012, 9 éoliennes tournent déjà dans le ciel de Bussière-​Saint-​Georges. 7 sont implan­tées sur la com­mune et deux autres se trouvent à Saint-​Marien, le vil­lage voi­sin. Début juin, la socié­té AALTO POWER a ren­du public un pro­jet d’a­gran­dis­se­ment. L’entreprise qui exploite ce parc éolien sou­hai­te­rait construire 6 nou­velles éoliennes dans le secteur. 
Parmi ces nou­velles éoliennes, 5 pour­raient être construites à Bussière-​Saint-​Georges, au lieu-​dit Couchardon. Claude Deschamps assure que 2 péti­tions contre ce pro­jet ont rapi­de­ment cir­cu­lé dans la com­mune. Elles repré­sen­te­raient 187 habi­tants, soit 72% des habi­tants de la commune.

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Cinq questions qui se posent sur l’énergie éolienne en France

PlanèteENERGIE – Combien y’a-​t-​il d’éo­liennes en France ? Que deviennent-​elles une fois usées, quels cri­tiques lui oppose-​t-​on ?… Le débat est vif autour de l’ins­tal­la­tion d’éo­liennes en France, deux fois plus nom­breuses qu’il y a quatre ans. Voici cinq ques­tions que l’on se pose sur cette éner­gie renou­ve­lable. 2019–12-10T19:12:20.156Z – Caroline QuevrainL’éolien, tout le monde – ou presque – le plé­bis­cite, mais peu sont ceux qui veulent de ces immenses pales dans son champ de vision. Pourtant, près de 8.000 éoliennes ter­restres, répar­ties sur 1.380 parcs, jalonnent désor­mais le ter­ri­toire, en par­ti­cu­lier les Hauts-​de-​France et le Grand Est. La dyna­mique est bonne pour cette éner­gie renou­ve­lable. Voici les réponses aux ques­tions que pose son développement. 

Que repré­sente l’éolien dans la consom­ma­tion d’électricité en France ? 

L’objectif de la France étant la neu­tra­li­té car­bone d’ici 2050, le gou­ver­ne­ment met l’accent sur le déve­lop­pe­ment des éner­gies renou­ve­lables. Ainsi, le nombre d’éoliennes a dou­blé en quatre ans : elles étaient 4 200 en 2015, elles sont aujourd’­hui 7 950, ins­tal­lées dans 1 380 parcs. Soit une puis­sance de 15 317 méga­watts (MW) à la date du 31 mars 2019, selon les don­nées du minis­tère de la Transition éco­lo­gique. Au pre­mier semestre 2019, l’éolien a pro­duit 6,9 % de la consom­ma­tion d’électricité fran­çaise et le gou­ver­ne­ment table sur un objec­tif de 30 % d’i­ci 2030. Une part éner­gé­tique à repla­cer tou­te­fois dans son contexte : les trois-​quarts de l’électricité en France sont encore pro­duits par le nucléaire, seule­ment un quart émane d’énergies renou­ve­lables. L’électricité repré­sente envi­ron la moi­tié du mix éner­gé­tique tan­dis que l’autre est encore allouée aux éner­gies fos­siles, le char­bon et le pétrole. 

“L’objectif est de dou­bler, voire tri­pler, la pro­duc­tion éolienne d’ici 2030”, selon Grégoire Souchay, jour­na­liste et auteur de l’ouvrage “Les mirages de l’éolien”. Pour ce faire, le gou­ver­ne­ment mise sur la mer avec 11 pro­jets d’éoliennes off­shore en cours. Les pre­miers parcs devraient opé­ra­tion­nels devraient être opé­ra­tion­nels d’ici 2021–2022 au large de Courseulles-​sur-​Mer, Saint-​Brieuc, Saint-​Nazaire, Yeu-​Noirmoutier, Fécamp, Dunkerque et de Dieppe-​Le Tréport.Quels sont les pays euro­péens les plus dans le vent ? 

Selon les der­niers chiffres EurObserv’ER, le pre­mier pays pro­duc­teur d’énergie éolienne en 2018 au sein de l’Union euro­péenne est l’Allemagne. Suivent ensuite le Royaume-​Uni, l’Espagne et puis la France, en qua­trième posi­tion. L’énergie éolienne repré­sente 14 % de l’électricité euro­péenne pro­duite. Lire aus­si“Je n’ai jamais enten­du ça de ma vie” : sous les éoliennes, son quo­ti­dien est impos­sibleQue fait-​on d’une éolienne qui ne fonc­tionne plus ? 

L’éolienne a une durée de vie de vingt à trente ans : une fois obso­lète, elle est donc déman­te­lée. Selon France Energie Éolienne, elle peut être recy­clée à 95 %. En effet, une éolienne est consti­tuée de béton et d’acier à 90 % (le mat) et à 10 % de fibres de verre ou de car­bone (les pales). Le pro­blème réside jus­te­ment dans le trai­te­ment de ces pales, dif­fi­ciles à recy­cler. Pour l’instant, elles sont pour la plu­part concas­sées et uti­li­sées en tant que com­bus­tibles dans les cimen­te­ries, la France n’ayant pas suf­fi­sam­ment anti­ci­pé leur ges­tion après uti­li­sa­tion. “On tra­vaille là-​dessus”, assure de son côté France Energie Éolienne.Pourquoi dit-​on que ça pollue ? 

“Une éolienne n’émet pas de gaz à effet de serre lorsqu’elle fonc­tionne”, selon Grégoire Souchay, “mais elle engendre de la pol­lu­tion à sa construc­tion et à son déman­tè­le­ment”. Au-​delà de la pol­lu­tion atmo­sphé­rique, il y a éga­le­ment la ques­tion de sa pol­lu­tion visuelle et sonore. Pour beau­coup, les prin­ci­pales nui­sances pro­viennent de sa taille, gênante dans le pay­sage, et du bruit engen­dré par le mou­ve­ment de ses pales. Là-​dessus, la loi impose une dis­tance mini­male d’implantation de 500 mètres des habi­ta­tions ain­si qu’un seuil sonore ne pou­vant excé­der 35 décibels. 

Pourtant, des citoyens se sont plaints de troubles pou­vant être pro­vo­qués par des éoliennes, tels que des insom­nies, des maux de tête ou des nau­sées. Ici, le mal est dif­fi­cile à prou­ver puisqu’il pour­rait être lié à un bruit inau­dible éma­nant des éoliennes. Ces ultra­sons sont au cœur des inquié­tudes de nom­breux rive­rains, notam­ment d’agriculteurs. Au début de l’année, Médiacités Nantes a lon­gue­ment enquê­té sur le cas de vaches en Loire-​Atlantique ayant adop­té un com­por­te­ment étrange après l’installation en 2012 d’un parc éolien non loin de leur habi­tat. Bien qu’une ving­taine d’études aient été réa­li­sées sur le parc, aucun lien de cause à effet n’a été éta­bli à ce jour.Pourquoi le sujet divise-​t-​il autant ? 

L’urgence cli­ma­tique est bien réelle, plus per­sonne ‑ou presque- ne le réfute et les éner­gies renou­ve­lables font par­tie de la tran­si­tion éco­lo­gique. Pour autant, l’expansion d’éoliennes en France n’est pas vue d’un bon œil par tous, et c’est un euphé­misme. Le sujet est en effet en proie à un réel com­bat entre “pro” et “anti”. “Les anti-​éoliens ne font que retar­der le déve­lop­pe­ment des éner­gies renou­ve­lables et la tran­si­tion éner­gé­tique”, déplore France Energie Éolienne. “Ils jouent sur les peurs et les angoisses des gens et c’est irresponsable.”

Grégoire Souchay a pu consta­ter ce cli­vage lui-​même : “Chaque camp reprend le débat à son compte. Les anti-​éoliens se basent sur les témoi­gnages exis­tants pour faire valoir leurs argu­ments et les pro-​éoliens réduisent ces témoi­gnages à néant.” Selon l’auteur, le mou­ve­ment anti-​éolien a su faire peau neuve en pre­nant en compte doré­na­vant la ques­tion éner­gé­tique. D’une “oppo­si­tion de proxi­mi­té” –pay­sage gâché, aucune consul­ta­tion des citoyens en amont…-, on serait pas­sé à une véri­table “contes­ta­tion sym­bo­lique”, comme lors du pro­jet d’aéroport à Notre-​Dame-​des-​Landes, fina­le­ment aban­don­née après la fronde écologiste.Caroline QuevrainMis à jour : 
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Lettre remise en main propre à Emmanuel Macron

Objet : Nuisance pour les fran­çais et dévas­ta­tion des pay­sages par l’éolien terrestre.

La lettre sui­vante cosi­gnée par un échan­tillon­nage de citoyens repré­sen­ta­tifs géo­gra­phi­que­ment de la France rurale(*) qui luttent contre l’éolien ter­restre ( Fédérations natio­nales, Fédérations régio­nales , col­lec­tifs régio­naux , asso­cia­tions locales.…) a été remise en main propre au Président de la répu­blique Emmanuel Macron.
Une copie de cette lettre été a don­née à Mme Borne Ministre de la Transition Écologique et solidaire

Il s’a­git d’une étape sup­plé­men­taire pour indi­quer au Président de la répu­blique que la poli­tique actuelle pro éolienne ter­restre menée par le secré­ta­riat d’état du Ministère de la Transition Énergétique est contraire aux orien­ta­tions qu’il a décidées.

Vous pou­vez relayer cette lettre sans res­tric­tion à vos contacts et aux médias

- (*) Des mil­liers de signa­tures auraient pu être ajou­tées au bas de cette lettre . Nous avons pré­fé­ré aller au plus pres­sé et pro­fi­ter de l’op­por­tu­ni­té d’in­for­mer immé­dia­te­ment le Président de la répu­blique qui est actuel­le­ment très sen­si­bi­li­sé sur le pro­blème de l’éo­lien terrestre.

- Une action spé­ci­fique concer­nant l’éo­lien “mari­time” est à l’étude

Cordialement
Jean-​Louis Butré
Président
Fédération Environnement Durable
http://environnementdurable.net
contact@environnementdurable.net
tel 06 80 99 38 08

Fait à Paris, le 25 février 2020

Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République

A l’attention de M. Rodrigue Furcy, Chef de cabi­net adjoint et M. Alexis Kohler,
Secrétaire géné­ral de l’Elysée
Palais de l’Elysée, rue du Faubourg Saint-​Honoré, 75008 Paris
Copie à Madame Elisabeth Borne Ministre de la Transition éco­lo­gique et solidaire

Objet : Nuisance pour les fran­çais et dévas­ta­tion des pay­sages par l’éolien terrestre.

Monsieur le Président de la République,
Vous avez récem­ment émis des réserves sur l’éolien ter­restre, que la popu­la­tion de notre pays accepte de plus en plus dif­fi­ci­le­ment. Les mêmes réserves ont été reprises par votre ministre Madame Borne et reçues comme un mes­sage d’espoir par tous ceux qui, comme nous, subissent comme une souf­france l’implantation de ces « parcs éoliens, tant ils échappent aux tra­di­tions et aux règles élé­men­taires de la démocratie.

Nous repré­sen­tons actuel­le­ment des mil­liers d’associations qui se sont créées à tra­vers la France rurale et des groupes et des per­son­na­li­tés de plus en plus nom­breux qui se coa­lisent spon­ta­né­ment car ils n’ont pas le sen­ti­ment d’être écoutés.

Le res­sen­ti­ment est pro­fond et nous nous fai­sons un devoir de vous en infor­mer afin que comme nous l’espérons tous, des déci­sions urgentes de pré­ser­va­tion soient prises par votre ministre.

Oui, la colère monte. Les braves gens de la France pro­fonde sou­vent en dif­fi­cul­tés pour vivre à qui l’on impose ces engins métal­liques gigan­tesques ont un juste sen­ti­ment de révolte compte tenu des nui­sances qu’on leur impose, sen­ti­ments qui décuplent quand ils découvrent les mon­tages finan­ciers conçus pour faci­li­ter la créa­tion de ces éoliennes, qui abou­tissent à des for­tunes rapides, abon­dées par l’Etat, tan­dis que leur fac­ture d’électricité à eux consom­ma­teurs explose et sera au moins dou­blée en 10 ans ! (+ 10,2% en 1 an).

La colère monte tan­dis que l’arrivée de ces engins signi­fie injus­tice et frac­ture sociale dans les vil­lages, injus­tice car cer­tains s’enrichissent alors que la majo­ri­té de la popu­la­tion voit le prix de son habi­ta­tion s’effondrer et les acti­vi­tés dis­pa­raitre. Qui vien­drait en effet s’installer à l’ombre de ces éoliennes dont les nui­sances com­mencent à être bien cernées ?

La perte de confiance dans l’arbitrage des pou­voirs publics monte chaque jour un peu plus tant il est clair que les pro­mo­teurs se sentent pro­té­gés, mani­pulent et enjambent les com­munes, méprisent les résis­tances des popu­la­tions et sèment grâce à leurs impor­tants moyens finan­ciers cette suc­ces­sion d’inconvénients que nous venons d’évoquer ; tout ceci, encore une fois, échappe aux règles élé­men­taires de la démocratie.

Les cen­taines de mil­liers de fran­çais désor­mais vic­times de cette poli­tique irres­pon­sable d’implantation d’éoliennes sont tou­jours stu­pé­faits, quand on décor­tique pour eux les sommes colos­sales inves­ties par l’état pour le déve­lop­pe­ment de cette source inter­mit­tente d’énergie sans aucun effet dans la lutte contre le réchauf­fe­ment climatique !

Pour toutes ces rai­sons l’addition est lourde pour les fran­çais. Parmi elles, une seule jus­ti­fie­rait notre appel à votre auto­ri­té et pour laquelle nous vous deman­dons solen­nel­le­ment, Monsieur le Président, d’intervenir : c’est la dévas­ta­tion de notre héri­tage sacré : les pay­sages, bien com­mun de tous.
Votre pré­si­dence ne doit pas être asso­ciée à cette dévas­ta­tion, véri­table injure à ce qui a fait une par­tie de la répu­ta­tion de notre pays : sa beauté.

Des mil­liers de vos conci­toyens désor­mais vous demandent d’intervenir pour mettre un terme à cette folie de l’éolien ter­restre, néfaste et inutile, comme l’ont fait plu­sieurs pays européens.

Nous vous prions, Monsieur le Président de la République, d’agréer les assu­rances de notre res­pec­tueuse considération.

Les signa­taires par­mi les dizaines qui auraient pu être ajou­tées repré­sentent des fédé­ra­tions ayant enga­gé des regrou­pe­ments d’associations de béné­voles sans moyens et vou­lant être écoutés.

Vent de fronde en France contre les éoliennes

« Trop c’est trop. Chez moi, dans le Cambrésis, de quelque côté que je me tourne, je ne vois et entends que des éoliennes. Les gens ont du mal à dor­mir et beau­coup de mai­sons ont per­du de la valeur. » Le dépu­té UDI du Nord, Guy Bricout ne mâche pas ses mots pour dénon­cer « la trop grande concen­tra­tion » de ces machines dans les Hauts-​de-​France, où se trouve un quart de la puis­sance du parc fran­çais.« 1 500 éoliennes sont déjà en place dans ma région, 800 ont été auto­ri­sées et non encore construites, et 733 pro­jets sont en cours d’instruction. C’est fou ! », s’exclamait l’élu, mar­di 3 décembre, en inter­pel­lant à l’Assemblée la secré­taire d’État à la tran­si­tion éco­lo­gique, Emmanuelle Wargon. « J’ai été applau­di par les dépu­tés de cir­cons­crip­tions rurales, de tous les bords poli­tiques. Mais ceux des villes n’ont pas bron­ché, car ils ne com­prennent pas le pro­blème », raconte Guy Bricout.Un groupe de tra­vail pour cal­mer l’oppositionEn réponse, la secré­taire d’État s’est enga­gée à mettre en place un « groupe de tra­vail sur le déve­lop­pe­ment équi­li­bré de l’énergie éolienne », en pré­ci­sant qu’il devrait trai­ter « de la répar­ti­tion ter­ri­to­riale, mais aus­si du déman­tè­le­ment et de l’insertion pay­sa­gère » des machines.Les affaires ne traînent pas. Une réunion s’est déjà tenue au minis­tère, mer­cre­di 18 décembre, et des pre­mières mesures ont déjà été annon­cées « pour ren­for­cer l’acceptabilité de l’énergie éolienne » avec, par exemple, une réduc­tion de la pol­lu­tion lumi­neuse. Les balises en haut des mâts ne cli­gno­te­ront plus en per­ma­nence, mais uni­que­ment à l’approche des avions. Un nou­veau pro­to­cole de mesure du bruit va éga­le­ment être mis en place.Surtout, le groupe de tra­vail va se pen­cher dans les pro­chaines semaines sur la manière de « mieux répar­tir les pro­jets éoliens sur le ter­ri­toire ». « Plusieurs pistes sont sur la table, comme la mise en place d’un sys­tème de bonus-​malus en fonc­tion des régions d’implantation ou la mise en place de quo­tas par zone géo­gra­phique », assure Jean-​Louis Bal, le pré­sident du Syndicat des éner­gies renou­ve­lables (SER). Les pro­po­si­tions sont atten­dues pour le prin­temps 2020.Demande de moratoireMais il n’est pas sûr tou­te­fois que cela suf­fise à cal­mer la colère des oppo­sants. « Si c’est pour ins­tal­ler des éoliennes là il n’y a pas de vent, cela ne sert rien, sinon à enri­chir un peu plus les déve­lop­peurs de pro­jets qui cherchent à obte­nir des prix de l’électricité plus éle­vés », affirme Daniel Steinbach, le pré­sident de l’association Vent de colère.Les pré­si­dents des dépar­te­ments de la Charente, de la Charente-​Maritime, des Deux-​Sèvres et de la Vienne (soit le péri­mètre de l’ex-région Poitou-​Charentes) viennent de deman­der un mora­toire à l’installation de nou­velles éoliennes sur leur ter­ri­toire. En mars, Xavier Bertrand, le pré­sident de la région, avait déjà deman­dé la même chose.« Nous ne sommes pas oppo­sés à l’éolien, mais nous sommes contre les excès d’éolien et les méthodes de cer­tains pro­mo­teurs qui pro­mettent n’importe quoi, notam­ment des retom­bées finan­cières », affirme Dominique Bussereau, l’actuel pré­sident de la Charente-​Maritime et de l’association des dépar­te­ments de France (ADF).Selon lui, le déto­na­teur de la colère des élus a été le pro­jet d’EDF d’ériger une qua­ran­taine d’éoliennes de 150 à 200 mètres de hau­teur dans l’estuaire de la Gironde, « le plus grand estuaire natu­rel euro­péen que l’on pro­tège depuis vingt ans », souligne-​t-​il en évo­quant la réac­tion hos­tile de la popu­la­tion et de nom­breuses asso­cia­tions. Une fois n’est pas cou­tume, la Ligue de pro­tec­tion des oiseaux (LPO) et les chas­seurs font même cause com­mune sur le sujet.Un enjeu pour les municipalesLa ques­tion de l’implantation des éoliennes sur le ter­ri­toire va être « un thème impor­tant des pro­chaines élec­tions muni­ci­pales dans le monde rural », estime Dominique Bussereau. C’est ce qui expli­que­rait, selon lui, que le gou­ver­ne­ment s’empare main­te­nant du sujet. « Il y a une prise de conscience des poli­tiques que le mitage du ter­ri­toire n’est pas la bonne solu­tion et que les éoliennes ne sont pas si vertes que cela », explique de son côté Xavier Batut, dépu­té LREM de Seine-​Maritime, qui plaide pour des « réfé­ren­dums dans les com­munes concer­nées ».Il a ten­té de faire pas­ser un amen­de­ment, mer­cre­di 18 décembre, pour impo­ser des règles de recy­clage des éoliennes. En vain. « Sur le lit­to­ral on est en train de refaire des fon­da­tions de block­haus, avec du béton et de la fer­raille sur 10 à 15 mètres de pro­fon­deur », affirme-t-il.Les pro­fes­sion­nels dénoncent une cam­pagne de dénigrementChez France éner­gie éolienne (FEE), le syn­di­cat de la pro­fes­sion, on affiche néan­moins une cer­taine séré­ni­té. « Les asso­cia­tions conti­nuent de faire de la dés­in­for­ma­tion et de jouer sur les peurs des gens. La nou­veau­té est que l’éolien est deve­nu un enjeu poli­tique pour cer­tains élus qui parlent un peu plus fort en ce moment », assure Pauline Le Bertre, la délé­guée géné­rale de FEE.Le dépar­te­ment de l’Allier a ain­si voté une déli­bé­ra­tion en octobre deman­dant au légis­la­teur d’interdire toute nou­velle implan­ta­tion, si elle ne se trouve pas « à une dis­tance au moins égale à dix fois la hau­teur de la struc­ture, pâles com­prises ». Cela fait au moins deux kilo­mètres, contre 500 mètres dans le cadre juri­dique actuel.« L’éolien s’est peu à peu impo­sé comme le sym­bole du divorce entre une stra­té­gie natio­nale pari­sienne et une mise en appli­ca­tion com­plexe dans une rura­li­té échau­dée, un peu à l’image des por­tiques de l’écotaxe », rap­pelle Julien Aubert, le pré­sident de la Commission d’enquête par­le­men­taire sur les éner­gies renou­ve­lables, qui a ren­du un rap­port très cri­tique publié en juillet.« C’est sim­ple­ment une ques­tion de géné­ra­tion. Nos grands-​parents se sont bat­tus contre les châ­teaux d’eau et nos parents contre les pylônes à haute ten­sion. Nos enfants vivront sans pro­blème avec les éoliennes », rétorque Eric Scotto, le pré­sident d’Akuo ener­gy, un des pion­niers du secteur.Le nombre de recours ne baisse pasEn atten­dant, 70 % envi­ron des pro­jets font l’objet d’un recours, une part qui ne varie guère depuis des années. « Ce n’est pas la preuve d’une contes­ta­tion impor­tante de l’éolien mais de l’organisation très pro­fes­sion­nelle des oppo­sants », estime Jean-​Louis Bal, en rap­pe­lant que « 95 % de ces recours sont reje­tés ». Depuis un an, pour accé­lé­rer les pro­cé­dures d’installation, les recours doivent être dépo­sés direc­te­ment en Cour d’appel, en non devant le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de pre­mière instance.Selon les pro­fes­sion­nels, la concen­tra­tion de l’éolien dans cer­taines zones est aus­si liée au fait que 47 % du ter­ri­toire lui est inter­dit, en rai­son notam­ment de la pré­sence des radars pour l’armée, la météo ou l’aviation civile. Et mal­gré ses pro­messes, l’État n’a guère fait guère d’efforts jusqu’à pré­sent pour libé­rer de l’espace.Le parc pour­rait presque dou­bler d’ici à 2028Les pers­pec­tives affi­chées dans la pro­gram­ma­tion plu­ri­an­nuelle de l’énergie (PPE) vont aus­si conti­nuer à échauf­fer les esprits. Dans l’éolien ter­restre, l’objectif est de pas­ser de 15 GW de puis­sance actuel­le­ment ins­tal­lée (soit envi­ron 8 000 machines) à 35 GW envi­ron en 2028, soit un total de 13 000 à 15 000 machines, selon le SER. qui seront beau­coup plus grandes, pour la plu­part. Aujourd’hui, cer­taines dépassent déjà les 200 mètres de haut et approchent les 150 m d’envergure.Cette course au gigan­tisme ne masque pas pour autant les pro­blèmes d’intermittence de l’éolien, affirme ses contemp­teurs. Le 14 mars 2019 à 14 heures 30, il a cou­vert 18 % de la consom­ma­tion fran­çaise d’électricité avec 12 323 MW, un record.Mais le 5 décembre à 12 heures, la pro­duc­tion n’était que de 691 MW, soit moins de 1 % des besoins, obli­geant la France à recou­rir aux impor­ta­tions. Selon Julien Aubert, la fac­ture du sou­tien public à l’éolien, d’ici à 2028, serait ain­si com­prise entre 72 à 90 mil­liards d’euros pour une filière appe­lée à repré­sen­ter alors « 15 % au maxi­mum de la pro­duc­tion électrique ».

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