Bientôt, ils verront 16 éoliennes de leur jardin
Annie et Francis Jadeau, engagés contre l’éolien, regrettent que le paysage de leur village de Saint-Généroux soit déformé par les hélices géantes.
Décidément, depuis quelques années, une nouvelle espèce, invasive pour les uns, utile pour les autres, fleurit dans le Thouarsais. Les éoliennes, ces grandes tiges métalliques à trois pétales, souvent de plus en plus hautes, connaissent une croissance presque digne des graminées. Ou des plantes adventices, diront ces premiers. D’ici quelques années, la barre des cent pourrait être franchie, rien que sur le territoire de la communauté de communes.
Ainsi, les projecteurs se braquent cette fois (encore) sur Saint-Généroux. Le petit village, chargé d’histoire, voit les huit hélices géantes de l’entreprise Saméole en train d’être montées. De quoi énerver Annie et Francis Jadeau, un couple qui s’est battu jusqu’au tribunal administratif de Poitiers pour empêcher la construction de ce parc éolien. Sans succès.
Les deux citoyens voient donc cette construction, visible depuis chez eux, d’un mauvais œil.
Visibles en arrière-plan de l’église
« D’autant que se déroule actuellement une enquête publique pour la construction de six éoliennes supplémentaire sur le parc éolien d’Availles-Thouarsais qui en compte déjà dix (lire ci-dessous) », explique monsieur Jadeau.
« Sans parler du projet d’implantation de dix éoliennes à cheval sur Saint-Varent et Saint-Généroux qui a recueilli un avis favorable du commissaire enquêteur », embraye madame Jadeau. D’après les projections qui ont été faites, ils pourraient apercevoir jusqu’à 16 de ces moulins modernes depuis leur terrain. « Il est pourtant écrit sur les dossiers que les zones boisées les cacheront. Vous pensez vraiment que des arbres, même hauts de 15 m, suffisent à soustraire à la vue des machines de 150 m ? » interroge Francis Jadeau. Annie Jadeau va même plus loin en affirmant qu’ « elles ne sont pas visibles que depuis chez nous. Elles le sont aussi en arrière-plan de l’église préromane du village, particulièrement ancienne », au point d’être classée parmi les Monuments historiques depuis 1846.
Mais ce n’est pas tout. Les plaignants regrettent surtout l’impact sur l’environnement, souvent minimisé. « Dans le cas du parc entre Saint-Varent et Saint-Généroux, le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres (Gods) est intervenu pour dire qu’elles étaient implantées dans une zone sensible pour le busard cendré. En réponse, on a changé un peu l’aménagement du parc pour laisser une zone d’atterrissage à l’oiseau. Comme s’ils étaient priés de se poser là où on leur demande ».
Lien : https://www.lanouvellerepublique.fr/thouars/bientot-ils-verront-16-eoliennes-de-leur-jardin
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